Le 5-4 entre l’OM et Montpellier : une remontada venue tout droit de la planète Mars

Crédit AFP

12 juillet 1998, la France vient d’être sacrée champion du monde de football et c’est tout un pays qui se découvre une passion pour le foot. Les télévisions ne se lassent pas de diffuser les images de liesse sur les Champs-Elysées pendant que les joueurs deviennent de véritables stars déclenchant émeutes à chaque sortie publique. La reprise de la division 1 va donc se faire dans cette effervescence populaire avec des spectateurs ayant hâte de fêter les tout frais champions du monde évoluant encore en France. C’est notamment le cas de Marseille qui en compte trois dans ses rangs avec Robert Pirès, Christophe Dugarry et Laurent Blanc. A la tête de cet effectif Rolland Courbis pour une équipe qui a pour ambition de gagner le titre national et qui est aussi engagée en coupe de l’UEFA.

C’est dans ce contexte que l’OM (2e) reçoit Montpellier (6e) dans son stade Vélodrome après avoir gagné ses deux premiers matchs de championnat. Lorsque le coup d’envoi est donné personne ne se doute encore que va avoir lieu un match qui restera dans les annales du foot français.

La déroute marseillaise de la première mi-temps
Malgré son bon début de saison, l’OM va passer totalement à côté de sa première mi-temps encaissant fait rarissime pas moins de 4 buts en une demi-heure. Cela va commencer par Ibrahima Bakayoko (15e), d’un tir de l’extérieur du droit puis une frappe croisée de Laurent Robert à la (19e) lui fera ensuite le bonheur du PSG. Non content de cette superbe entame de match les joueurs de Jean-Louis Gasset alourdissent le score par Franck Suazée sur coup franc (23e) avant que Bakayoko ne termine son récital par un deuxième but à la (34e). La messe est dite pense-t-on dans les travées du stade vélodrome où certains des 56.000 spectateurs quittent déjà le stade. C’était sans compter que nul n’est impossible dans le foot…

Le réveil marseillais ou comment revenir de 0-4 à 5-4
– la prémonition de Rolland Courbis : un échange entre Rolland Courbis et Louis Nicollin (président du club de Montpellier) est resté fameux et contribua à la légende de ce match. Alors que le coach marseillais regagne son banc de touche pour la reprise de la seconde période, il croise Louis Nicollin et lui affirme calmement « quand je pense qu’on va gagner 5-4 ». Ce à quoi répondit feu Louis Nicollin avec son franc parler coutumier « ça c’est des couilles ! » et Courbis de surenchérier « et je le pense sinon je reste au vestiaire ». Rolland Courbis reviendra sur ses déclarations dans l’émission Afterfoot de RMC en expliquant que les dirigeants de Montpellier étaient venus le consoler et qu’il détestait cela. Il raconte même que ces derniers « se déchirent le slèvres tellement ils sont contents ». Il se souvient même avoir vu le milieu de terrain Xavier Gravelaine venir faire une bise narquoise à ses anciens coéquipiers marseillais pour les remercier de cette future victoire. Bine mal leur en prit car la rencontre bascula notamment grâce ) l’entrée d’un homme.
l’entrée de Christophe Dugarry : si on devait citer le tournant du match cela serait certainement l’entrée Dugarry qui fut impliqué sur 3 des 5 buts marqués par l’OM. Cela commença par un centre décisif pour la tête de Florian Maurice 4-1 puis il y alla de son propre doublé de la tête à la 64e sur un coup franc de Pirès et à la 71e sur un corner de Titi Camara. Voilà l’OM revenu à 3-4 avec encore 20 minutes à jouer. Il n’en fallait pas plus pour mettre le stade Vélodrome en ébullition.
le rôle du « 12e homme » : le 12e homme on en parle souvent mais cette expression n’a jamais été aussi vrai que lors de ce match ou le volcan marseillais n’a eu de cesse de gronder à mesure que son équipe revenait au score. Lors de chaque but la tension monte et c’est tout un stade qui pousse son équipe à se surpasser. Eric Roy expliquera « quand on a commencé à revenir et que le public nous portait, nous sommes entrés dans une espèce d’euphorie comme tu en connais peu de fois dans ta carrière. Comme si ne nous ne touchions plus terre en fait. » C’est dans cet état de transe que le milieu marseillais égalisera à 4-4 d’une frappe rageuse. Le but de la victoire viendra de celui qu’on surnomme le « président » autrement-dit Laurent Blanc. Le défenseur, déjà héros du mondial avec son but en or contre le Paraguay enfilera de nouveau le costume de sauver pour marquer le but du 5-4 sur penalty et offrir une victoire historique à l’OM. Le vélodrome pouvait alors laisser exploser sa joie et les joueurs entrer en communion avec leurs supporters.

Un exploit mais une fin de saison sans titre
La remontée de Marseille préfigurait une grande saison et venait parfaitement fêter le centenaire du club. Malheureusement, cet exploit ne fut pas suffisant pour décrocher le titre national perdu sur le fil face à Bordeaux pour deux petits points. En coupe d’Europe, Laurent Blanc marqua encore un penalty , qui fut à retirer, en demi-finale contre Boulogne. Cependant, là encore l’OM caressa le rêve d’un titre mais perdu la finale face à Parme. Une saison ô combien frustrante pour un effectif qui avait fait honneur aux marseillais et qui malheureusement explosera l’année suivante.

 

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