Le décès tragique de Marc-Vivien Foé lors de la coupe des confédérations

Cameroun- Colombie : le match que ne termina jamais Marc-Vivien Foé
Au sortir de l’échec de la coupe du monde 2002, la France doit repartir de l’avant grâce à la coupe des confédérations qui est l’occasion parfaite pour tirer un trait sur ce cuisant échec. La France ne loupera pas cette opportunité et se hissera en finale pour une courte victoire sur le Cameroun 1-0. Cependant, c’est une finale bien particulière qui se joua ce 29 juin 2033 suite au décès de Marc-Vivien quelques jours avant en demi-finale face à la Colombie. C’est avec effroi qu’on repense à ces images d’un Marc-Vivien Foé s’écroulant soudainement au sol avec les yeux révulsés. Les images font froid dans le dos et laissent présager du pire. Malheureusement, ce que tout le monde craignait arriva et c’est Roger Milla qui annonça à la fin du match le décès du milieu camerounais alors âgé de 28 ans.

La solidarité du monde du football
Marc-Vivien Foé était un joueur des plus respectés tant par sa générosité sur le terrain qu’en dehors où son engagement associatif était tout à son honneur. La terrible nouvelle de son décès déclencha donc une vive émotion dans le monde du football. Que cela soit les supporters, les coéquipiers ou les adversaires chacun déplorera cette tragique et soudaine disparition. Lors de la demi-finale Turquie-France qui survint juste après le décès de Foé Grégory Coupet son coéquipier à Lyon eu les larmes aux yeux. Thierry Henry leva lui son doigt au ciel en hommage à Marc-Vivien. Au sein des clubs où joua Marc-Vivien, les hommages furent légion également : Lyon et le RC Lens retirèrent le numéro 17 porté auparavant par le joueur camerounais. Outre-Manche, Manchester fit de même avec le numéro 23. Un match caritatif fut aussi organisé en novembre 2003 en son honneur et pour soutenir sa veuve. Pour la finale face à la France, ses coéquipiers s’échauffèrent avec le numéro 17 et à la fin du match il y eut un tour d’honneur avec une photo géante de Foé. On gardera en mémoire parmi tous les hommages cette inscription « un lion ne meurt jamais, il dort » peinte sur une fresque d’un mur du stade Bollaert à Lens. Enfin, un prix Marc-Vivien Foé fut créé pour récompenser le meilleur joueur africain évoluant en ligue 1.

Les vaines polémiques sur les circonstances du décès
Passé l’émotion, beaucoup de controverses virent le jour suite à ce décès. Les secours furent critiqués à cause d’une prise en charge trop longue. Certains se demandèrent si le match n’aurait pas dû être arrêté. D’autres, non sans pudeur émirent des suspicions de dopage. Il fut également dit que Marc-Vivien Foé n’aurait jamais dû jouer ce match car il avait été souffrant les jours précédents le match. L’autopsie écarta définitivement la piste du dopage et imputa le décès à une crise cardiaque consécutive à une malformation congénitale. Pourquoi celle-ci n’avait-elle pas été détectée avant ? Les secours auraient-ils dû être plus rapides ? Bien des années après il vaut mieux laisser de côté ces questions. La famille du défunt trouvera sans doute plus de réconfort en regardant tous les enseignements tirés en termes de soins pour qu’un tel décès ne se reproduise plus jamais.

Les progrès accomplis dans la prise en charge des accidents cardiaques dans le football depuis le décès de Marc-Vivien Foé
Comme malheureusement cela est souvent le cas dans la vie, il faut parfois un drame pour que les choses changent. Dans le football, les drames de Furiani ou du Heysel ont permis de sécuriser les stades. Le décès de Marc-Vivien Foé aura lui été le point de départ d’une approche totalement rénovée des secours d’urgence dans le football. Ainsi, le suivi cardiaque des joueurs est désormais bien plus strict. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler du cas Lilian Thuram qui à l’été 2008 ne passa pas la visite médicale au PSG ou du transfert avorté de Steve Savidan à Monaco. Dans les deux cas, un problème d’ordre cardiaque les a contraints à mettre un terme à leur carrière. A cela s’ajoute aussi la généralisation des défibrillateurs devenus obligatoires sur les terrains de foot. Les formations sur les gestes qui sauvent suite à des malaises cardiaques se sont aussi développées. La preuve de ces progrès réside notamment dans les cas récents de David Ginola victime d’une crise cardiaque en 2016 et sauvé in extremis par les gestes justes de Frédéric Mendy (ex-footballeur pro) et du chanteur Matt Pokora. Enfin, le cas de Christian Eriksen victime d’un malaise cardiaque en 2021 face à la Finlande est révélateur du travail accompli par les professionnels de santé pour éviter les drames. L’intervention d’urgence du médecin de la sélection danoise ainsi que de l’équipe médicale du tournoi a pu prodiguer un massage cardiaque à Eriksen et le sauver d’une mort certaine.

La mémoire de Marc-Vivien Foé doit continuer à être honorée pour le joueur et l’homme qu’il était. Plus encore, la famille de Foé peut se dire que son décès, aura contribué à sauver des vies et à rendre la pratique du football plus sûr pour des millions de footballeurs de par le monde

 

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