Il a porté les maillots les plus prestigieux, mis des buts dans les plus beaux stades du monde et porté cents fois le maillot de la Seleçao. Et pourtant après avoir connu le sommets du football mondial il se retrouve aujourd’hui dans une cellule de prison du Brésil. Tel est le destin de Robinho ancienne star du foot aujourd’hui en prison pour un viol commis alors qu’il était joueur du Milan AC.
Retour sur cette descente aux enfers d’un des plus grands joueurs brésiliens.
Un début de carrière de rêve : la nouvelle pépite brésilienne
Le début de carrière de Robinho est celui de nombreux talents brésiliens : repéré par Santos il devient très vite l’idole du club. Son jeu est la quintessence même de ce qu’on aime chez un attaquant : dribble déroutant, capacité à éliminer son adversaire sur une accélération, habile dans toutes les zones du terrain. Santos profite des qualités exceptionnelles de son jeune prodige et renoue avec le titre de champion du Brésil par deux fois en 2002 et 2004.
Dès lors, comme à chaque éclosion d’un jeune joueur talentueux, le public voit en lui le prochain Pelé et les grands clubs européens vont chercher à s’attacher ses services. C’est ainsi qu’il va signer au Real Madrid non sans peine puisque suite aux rumeurs de transfert à venir sa mère sera enlevée. Elle sera finalement libérée au bout de 41 jours suite à la remise d’une rançon. Après ce triste épisode le voilà fin prêt pour l’aventure espagnole.
Le Real Madrid : l’arrivée du potentiel successeur à Ronaldo 
C’est donc fort de ces trois années au FC Santos pour lequel il aura marqué 81 buts en 182 matchs que Robinho arrive à Madrid à l’été 2005. Il est vite présenté comme le rival de Ronaldinho alors au FC Barcelone depuis 2003; mais aussi comme le potentiel successeur de son compatriote Ronaldo. Les deux cracks évolueront ensemble à Madrid durant deux saisons de 2005 à 2007.
Son passage au sein du club restera en demi-teinte : parfois encensé parfois hué, Robinho gagnera tout de même 2 Ligas et une Supercoupe d’Espagne en 3 ans dans la capitale espagnole. Si les débuts auront été prometteurs la suite aura été plus décevante par la suite.
Le bilan de ces années madrilènes seront en plus ternies par un départ surprenant en toute fin de mercato. Alors que le joueur clame son envie de rejoindre Chelsea il signe finalement à Manchester City à la surprise générale.
De Madrid à Manchester City : le transfert que personne n’a jamais compris…sauf ses agents
Voilà donc Robinho passé d’un Madrid victorieux à une équipe de Manchester City en pleine construction avec son rachat par ses nouveaux investisseurs. Au-delà du doute sur l’intérêt sportif de passer du vainqueur de la liga à une équipe de City qui a tout à construire, se pose aussi la question de l’adéquation de la Première League aux qualités de Robinho. Si Robinho est reconnu pour ses qualités de dribble ou son explosivité, son jeu de tête n’est clairement pas son point fort ce qui est préjudiciable en Angleterre.
Cahincaha, son parcours outre-manche est à l’image de ce qu’il a fait précédemment à Madrid. On trouve par séquence des prestations qui confirment les espoirs placés en lui puis les doutes naissent quant à son rendement sur la durée. Malgré tout, il est l’auteur d’une première saison, 2008-2009, tout à fait correcte. Il terminera meilleur buteur du club et quatrième meilleur buteur de la Premier League, avec 14 buts en 31 matchs. C’est lors de la deuxième saison que les choses se gâtent suite à l’arrivée au poste d’entraîneur de Roberto Mancini. Ce dernier ne porte pas une haute estime au fantasque brésilien et le mettra assez vite sur le banc de touche.
L’aventure à Manchester prend une mauvaise tournure et Robinho opte alors pour un retour aux sources afin de reprendre confiance. Le brésilien est ainsi prêté à son club formateur, le FC Santos. Si le joueur est désireux de continuer son prêt dans son club de cœur, il retournera finalement à Manchester pour être transféré au Milan AC.
Milan AC de 2010 à 2014 : la confirmation d’un éternel espoir ?
Pour les brésiliens, le Milan AC c’est un peu comme le PSG en France, c’est-à-dire un club qui réussit aux auriverdes lesquels sont devenus de véritables icônes dans chacun de ces clubs. Il suffit pour s’en convaincre de penser à l’image laissée par Rai puis Ronaldinho au PSG. Au Milan AC, comment oublier les Dida et autres Cafu. De même, lorsque Robinho rejoint le Milan il retrouve des compatriotes déjà bien intégrés au club comme A. Pato et Thiago Silva. Au terme de sa première saison sous les couleurs milanaises Robinho contribue à l’obtention du Scudetto en marquant 14 buts et remporte également la Supercoupe d’Italie. Puis lors de la saison suivante il ne confirme pas et se voit voler la vedette par Ibrahimovitch. Puis une nouvelle page va s’ouvrir à Milan avec de nombreux départs et Robinho ne gagnera plus de titres avec les bianconneris. Encore une fois des débuts enthousiasmants sous ses nouvelles couleurs avant de rentrer dans le rang.
Une fin de carrière en mode globe-trotter :
Son prime en Europe étant terminé avec ses 4 ans à Milan 2010-2014, Robinho retourne une nouvelle fois se faire une jeunesse à Santos. Il continuera toujours au Brésil la saison suivante pour deux ans sous les couleurs de l’atletico Mineiro et finira sa carrière en Turquie. Au moment du bilan de toutes ces années au plus haut niveau, on peut ne que ressentir un goût d’inachevé pour cette carrière qui n’aura fait qu’effleurer de façon intermittente les sommets auxquelles elle était promise. Cela s’explique par des choix de carrière douteux, un entourage sans doute plus intéressé par l’argent que l’ascension sportive et une certaine immaturité du joueur. Si cela n’était que ça passe encore mais malheureusement il a fallu que s’ajoute cette sordide affaire de viol collectif pour noircir définitivement le tableau.
L’affaire judiciaire qui mènera Robinho à la case prison :
C’est le 23 novembre 2017 que Robinho a été condamné à 9 ans de prison pour viol en réunion. Les faits remontent à 2013 et la victime est une jeune albanaise de 23 ans. Robinho n’est pas le seul jugé coupable puisque au banc des accusés se trouve 5 de ses amis avec qui ils auraient fait boire la jeune femme « au point de la rendre inconsciente et incapable de résister ». Ils auraient ensuite eu avec elle « des rapports sexuels multiples et consécutifs ». Déjà par le passé Robinho avait été soupçonné d’avoir violé une femme dans une boîte de nuit de Leeds en 2019.
Cette fois-ci, la justice est tombée et malgré avoir tenté toutes les voix de recours possibles durant plusieurs années la cour suprême de cassation, plus haute juridiction italienne confirmera la condamnation à 9 ans de prison en 2022. Seulement dans ces années-là, Robinho est au Brésil et son pays n’autorise pas l’extradition de ses ressortissants. Robinho ne peut donc pas être envoyée en Italie pour purger sa peine. Robinho va donc faire l’objet d’un mandat d’arrêt international en février 2022 puis un an après la justice italienne demandera à ce qu’il purge sa peine dans son pays. La justice brésilienne confirmera cette demande en mars 2024 avec un tribunal supérieur du Brésil qui jugera que Robinho peut purger sa peine de 9 ans au Brésil.
Après avoir épuisé tous les recours possibles et suite à de longues années de batailles judiciaires, Robinho doit se résoudre à aller en prison. Il purge donc actuellement sa peine de 9 ans au pénitencier de Tremembé, dans l’agglomération de São Paulo. Voilà la triste fin d’un footballeur qui après avoir connu le succès, l’argent et la richesse se trouve dans une cellule de huit mètres carrés avec un codétenu de 22 ans. Et cela dans une prison abritant des assassins et prédateur sexuels.
Comment expliquer une telle descente aux enfers ? Comment devenir criminel alors qu’on a tout pour être heureux ? Robinho a-t-il connu le succès trop tôt ? L’entourage du joueur est-il responsable de cet itinéraire ? Espérons que Robinho trouve réponse à toutes ces questions lors de ces prochaines années en prison…