Les années Tapie à la fois les plus belles pages du foot français avec la victoire en coupe d’Europe en 1993 mais aussi les plus controversées suite à l’affaire VA/OM. Cette dualité de la présidence Tapie s’illustre tout particulièrement avec la déclaration qu’il fit au sortir de la double confrontation OM-Benfica en demie-finale de la coupe d’Europe lors de la saison 1990.
Nous sommes dans les couloirs du stade de La Luz et les micros sont tendus envers un Bernard Tapie mécontent mais loin d’être abattu malgré l’élimination contre le Benfica suite à la défaite 2-1. Le personnage, pugnace et désireux de faire triompher son équipe, sait déjà ce qu’il doit faire l’année prochaine pour ne pas revivre la désillusion qui vient de s’abattre sur le camp marseillais. C’est donc face caméra qu’il explique à demi-mot la stratégie qui sera la sienne à présent : « sur le plan du recrutement et de la manière de manger un club je pense que j’ai su faire. Manager l’environnement d’une coupe d’Europe j’avais pas compris. Je vous promets que j’ai compris. Cela ne se reproduira plus jamais. »
Pour les thuriféraires de Bernard Tapie, il s’agit là d’une simple insinuation sur le but de la main de Vata qui permis au Benfica de se qualifier. Pour rappel, l’action litigieuse se situe à la 82e minute du match. Benfica obtient un corner, l’attaquant Magnusson dévie de la tête et s’est finalement la main droite de Vata qui envoie le ballon au fond du but marseillais. L’arbitre belge, Marcel van Langenhove, ne voit rien et valide le but offrant par là une victoire synonyme de qualification pour la finale à l’équipe portugaise. L’acrimonie de Bernard Tapie peut se comprendre et on ne peut lui reprocher de vouloir défendre les intérêts de son club mais pourquoi diable aller insinuer que l’arbitre a été corrompu et que voulait-il dire par cet énigmatique « j’ai compris » ?
Les pourfendeurs de Bernard Tapie, ne se priveront pas d’interpréter cette déclaration comme un aveu des méthodes répréhensibles sous sa présidence. Cette déclaration étant emblématique d’un président prêt à tout pour gagner quitte à franchir des lignes rouges. Outre l’affaire VA/OM, pour laquelle Bernard Tapie a été jugé, c’est tous les titres gagnés qui pour certains posent question. Ainsi, Claude Puel, joueur à Monaco déclara dans son autobiographie « Libre » avoir appris par Arsène Wenger (coach de Monaco de 1987 à 1994) que « certains de [ses] coéquipiers n’avaient pas joué franc jeu, qu’ils avaient été incités à lever le pied durant certains matchs. » De la même manière, Emmanuel Petit sur RMC porta à l’encontre des années Tapie les mêmes accusations, dans un face à face houleux avec Eric Di Méco.
Cette déclaration, qui aurait pu tomber dans l’oubli, résonnera bien différemment lorsque l’affaire VA/OM éclatera. Un « j’ai compris » prémonitoire et aux accents funestes pour une controverse éternelle quant aux années Tapie dans le football français.
Et vous qu’avez-vous pensé de cette déclaration ? Que retenez-vous des années Tapie à la tête de Marseille