« La victoire a mille pères et la défaite est orpheline » voici ce que chantait Youssoupha dans la chanson Dreaming en duo avec Indila. Ce constat Luis Enrique pourrait lui aussi le faire tant il a été critiqué à la fin 2024 et porté aux nues suite à la victoire du PSG en ligue des champions. Ce revirement de certains journalistes sportifs à l’égard de l’entraineur espagnole s’illustre tout particulièrement avec le cas Daniel Riolo. Présent depuis une vingtaine d’années sur les antennes de RMC dans l’émission à succès qu’est l’Afterfoot, il était un fervent opposant à Luis Enrique au risque d’être aujourd’hui décrédibilisé au regard de la saison historique du PSG. Ici, il s’agit moins de faire le procès de Daniel Riolo que celui de l’évolution du journalisme sportif ces dernières années
Retour sur les déclarations de Daniel Riolo :
Si on n’est pas là pour charger la barque, les déclarations de Daniel RIOLO sont tout de même assez savoureuses a posteriori. Florilèges de ses meilleurs punchlines à l’encontre de l’entraineur ibérique :
« Recruter Luis Enrique était une erreur » là on est sur du soft me direz-vous, c’est vrai, mais rassurez-vous c’est ensuite que cela se corse : « Luis Enrique est une énorme pipe !C’est une supercherie comme on en a jamais eu au PSG ! Le temps me donnera raison. Je me délecte de ce spectacle à l’avance ». Assez succulent en effet…Vous ajouté à cela une pincée de sobriquet à l’encontre de Luis Enrique tels que « Gifi les idées de génie » ou encore « GEO trouve tout » et cela vous donne une vision assez large des critiques émises par Daniel Riolo sur le sondes de RMC. Pour être honnête, il faut dire que Daniel Riolo s’est expliqué sur ses déclarations afin de sauver la face. Selon lui, Luis Enrique a changé ces derniers mois avec des compositions d’équipe plus stables et une communication adoucie. En bref, le Luis Enrique critiqué fin 2024 n’était plus celui de la fin de saison 2025. Ceux qui attendaient un mea culpa de Daniel Riolo en seront pour leur frais. Qu’à cela ne tienne on laissera ici le lecteur se faire son idée sur les propos de Daniel Riolo. Plus intéressant est de se demander de quoi ces déclarations sont-elles le nom ?
Les limites du commentaire quotidien :
L’Afterfoot est désormais un des premiers podcast de France et une émission culte pour nombre de footballeur. Dans son sillage, elle a été a entrainé GénérationAfter et un magazine a même été créé récemment. Du fait de son succès, l’émission est vite devenue quotidienne à ses risques et périls. En effet, il est délicat de commenter l’actualité quotidiennement sans avoir le recul nécessaire pour émettre des avis parfois aussi catégoriques que ceux e Daniel Riolo. Vous analysez la déclaration du jour que ce soit celle du coach ou de l’entourage des joueurs pour en faire un débat parfois vain. Vous revenez ensuite commenter vos propres avis de l’émission précédente. Or, une équipe avec une véritable identité de jeu ne se met pas en place en un jour. Le commentaire quotidien ne tient pas compte des changements en cours mais qui seront visibles seulement dans le temps. Certains font le procès de Daniel Riolo mais il faudrait aussi faire de celui de Jérôme Rothen à l’encontre de Génésio ou de Pierre Sage. Le commentaire quotidien oblige à une prise de risque dans ses critiques qui pourra tôt ou tard faire l’objet d’un retour de flammes.
L’écueil de la surenchère :
Le succès de l’Afterfoot a donné des idées aux autres et de nombreuses autres émissions ont vu le jour dans son sillage. On y pense ici à l’Equipe du soir, au club des Cinq, Rothen s’enflamme ou à l’époque le debrief du canal football club après un match. Et dans cette multitude de choix offert aux spectateurs, la ligne éditoriale choisie est parfois celle qui va faire le plus de bruit. Consciemment ou inconsciemment, le journaliste cherche le gimmick ou la petite phrase qui va faire du bruit et faire parler de son avis. Il faut une punchline à mettre en miniature d’une vidéo Youtube. Celle-ci fera du buzz et créera des commentaires à foison. Ce n’est pas toujours fait intentionnellement il faut bien le dire mais ça permet de faire des vues, des cliques et de l’audimat.
Les haters sur les réseaux sociaux :
L’affaire Riolo-Enrique met aussi en avant le rôle des haters. Il faut reconnaître à l’Afterfoot d’avoir le courage de faire venir à l’antenne des auditeurs qui peuvent eux aussi virulents à l’encontre de Daniel Riolo. Il existe même des comptes Twitter qui compilent les pires déclarations de Daniel Riolo à l’encontre de Luis Enrique. Le numérique et la multiplicité des supports fait aussi qu’aujourd’hui tout se garde. Chacune de vos déclarations sera enregistrées pour être ressorties et vous mettre en défaut le moment venu. L’écrit reste mais les paroles aussi en 2025.
Un remake de l’affaire l’Equipe – Jacquet :
L’affaire Riolo-Luis Enrique rappelle toute proportions gardées le conflit entre l’Equipe et Aimé Jacquet en 98. Au sortir de la coupe du monde victorieuse de 1998, l’Equipe a bien été obligé de revoir sa copie eux qui avaient été si virulent contre le sélectionneur de l’équipe de France. L’Equipe avait reçu des lettres d’injures pour la manière dont il avait traité Aimé Jacquet tout comme Daniel Riolo est lui aujourd’hui moqué pour ses propos sur Luis Enrique . Si Aimé Jacquet n’avait jamais pardonné au quotidien les critiques qu’il avait subis, l’affaire ayant même été en justice pour y mettre un point final ce ne devrait pas être le cas entre Luis Enrique et Daniel Riolo. Suite à au conflit entre l’Equipe et Aimé Jacquet, certains parlaient de jurisprudence Jacquet qui obligeait à une forme de complaisance à l’égard des sélectionneurs de l’équipe de France. Celle-ci dura un temps car le but du journalisme n’est ni de déplaire ni de complaire. C’est de remuer la plume dans la plaie. La plume ou plus précisément le micro dans le cas de Daniel Riolo.
Gageons que cette affaire ne fasse pas perdre à Daniel Riolo sa verve légendaire car c’est bien pour ça qu’on l’écoute depuis toutes ces années.