Ces légendes du football qui ont échoué à Madrid

Le Real Madrid : sans doute le plus grand club du monde en tout cas un Graal pour tout footballeur. Seulement une fois signé dans ce club le plus dur commence : pression des fans, obligation de gagner chaque match, prix du transfert à justifier ou encore comparaison avec d’illustres joueurs. Les obstacles au succès sont nombreux et même pour les plus grand joueurs, il n’est pas aisé de s’y imposer. L’exemple parfait étant l’arrivée de Zinedine Zidane en 2001 en provenance de Turin. Si tout le monde a en mémoire cette volée d’anthologie en finale de la ligue des champions, il faut se souvenir qu’à son arrivée les débuts n’ont pas été faciles. Le prix de sont transfert, plus onéreux de l’histoire à ce moment-là, faisait polémique. Suite à sa suspension que Zidane avait écopée sous ses anciennes couleurs en ligue des champions, les journalistes comparait les performances de l’équipe avec lui en Liga et sans lui dans les matchs européens. C’est non sans persévérance et talent que Zidane s’est finalement imposé pour entrer dans la légende de ce club. D’autres grands joueurs non malheureusement pas réussi à renverser la vapeur et resteront comme des erreurs de casting. Retour sur ces joueurs qui connurent l’échec à Madrid alors qu’on leur y prédisait la gloire.

Kaka : légende du Milan AC et étoile filante du Real Madrid
Qui osera contester le fait que Kaka est un immense joueur ? Loin de nous l’idée de faire un procès à ce joueur apprécié de toute la planète foot et dont l’élégance balle au pied a séduit tous les amoureux du foot voire même au-delà. Malgré tout, il faut aussi reconnaître que son passage à Madrid a laissé un goût d’inachevé et qu’on espérait bien mieux à son arrivée au club. Les espoirs placés en lui étaient à la hauteur de ses accomplissements sous les couleurs Bianconerro : ballon d’or 2007, vainqueur de la série A (2004) et de la ligue des champions (2007), meilleur joueur de la série A (2004) et (2007). Incontestablement Kaka fait parti des plus grands et son style de jeu correspond parfaitement à celui de la casa blanca. Malheureusement, les quatre saison (2009/2013) de Kaka sous les couleurs madrilènes ressemblent à des rendez-vous manqués. Certes, il y aura un titre de champion en 2012 et aussi une coupe (2011) et Supercoupe d’Espagne (2013). Cependant, Kaka n’aura pas réussi à s’imposer comme un titulaire indiscutable et à offrir aux merengues les mêmes fulgurances qu’au Milan AC.

Alors comment expliquer la différence de performance entre ses performances milanaises et madrilènes ?

Une concurrence accrue : Kaka arrive au Real Madrid en même temps que Florentino Perez revient à la présidence du club avec de grandes ambitions. Cela passe comme toujours avec F. Perez par un mercato clinquant digne de la folie des grandeurs. Ainsi, il sera recruté sur ce mercato 2009 notamment Ronaldo et Benzema. Suite aux blessures à répétition de Kaka, un autre joueur à vocation offensive, Metzul Ozil, viendra compléter cet effectif pléthorique. Dans les deux dernières saisons de Kaka à Madrid, il lui faudra aussi faire face à l’arrivée de la future légende Modric et du jeune prometteur Isco sans parler lors de sa dernière saison du recrutement de Gareth Bale. 

Un physique chancelant : Pour faire face à cette concurrence que Kaka n’avait pas connu jusqu’à lors dans son parcours, il lui aurait fallu être à 100% de ses moyens physiques choses qui n’était le cas durant sa période madrilène. En effet, si jusque là Kaka n’avait pas eu à se plaindre de blessures graves, il va au début de son parcours à Madrid passer de nombreuses semaines à l’infirmerie. Ses deux premières saisons, il aura tout d’abord à souffrir d’une pubalgie puis d’une opération à un genou. Lorsqu’il reviendra à un niveau physique satisfaisant, il sera difficile pour ses coachs de lui faire une place dans le onze de départ. 

Une relation assez froide avec ses coachs : C’est bien là aussi une cause de son échec à Madrid où il n’aura pas trouvé avec ses coachs une relation telle que celle qu’il avait à Milan avec Ancelotti. Il dira d’ailleurs de celui qui le dirigeait au Milan AC : »Ça a été le plus grand. Je dois le dire, il est celui qui a réussi à tirer le meilleur de moi. Je pense avoir appris avec chaque entraîneur, j’ai toujours réussi à obtenir quelque chose de positif de chacun d’eux, mais Ancelotti a été le meilleur. »  À Madrid,si il y avait un respect mutuel entre lui et Mourinho pas sûr que les deux partageaient la même vision du football. Kaka sera d’ailleurs moins élogieux à l’égard de Mourinho en déclarant à UEL Sport « Ce n’était pas facile de travailler avec Mourinho. Je pensais pouvoir prouver qui j’étais, je me battais, je priais, mais cela n’a pas payé » et Kaka d’ajouter « Ce qui m’a fait plaisir, c’est que j’ai reçu un message de lui quand il a quitté le Real Madrid qui disait que j’étais l’un des joueurs les plus professionnels avec lesquels il avait travaillé. »

Eden Hazard à Madrid : une fin de carrière en roue libre
Kaka n’est pas le seul grand joueur ayant perdu pied à Madrid tel est le cas également de Eden Hazard sur la période 2019/2023. Tout comme Kaka, Hazard avait tutoyé les sommets du foot dans son précédent club. Hasard était une légende de Chelsea avec 7 saisons sous le maillot des blues durant lesquelles il a marqué 110 buts et délivré 81 passes décisives. L’armoire à trophées sera également bien garnie avec pas moins de 6 trophées majeurs dont la Première League en 2015 et 2017 ou encore les deux ligues Europa de 2013 et 2017 . Hazard, c’était donc la promesse du beau jeu, de buts spectaculaires, de gestes techniques de grande classe. En bref, de quoi faire rêver les foules. Malheureusement, de tout ça il n’eut rien ou presque. Alors là encore comment expliquer qu’un si grand joueur soit passé à côté de son aventure à Madrid ? Tout comme pour Kaka, on retrouve les mêmes causes à cet échec: usure physique et mentale, concurrence accrue, football différent, critique des supporters. Voici pêle-mêle le cocktail toxique qui vous fait passer d’idole du football mondial à un joueur relégué sur le banc de touche. Les principaux protagonistes l’expliqueront eux-même avec franchise.

Dans un podcast avec John Obi Mikel, Carlo Ancelotti a confirmé les causes cité précédemment pour expliquer l’échec du brillantissime meneur de jeu belge :“Je crois que les problèmes qu’il a rencontrés viennent évidemment des blessures, mais aussi du fait qu’il avait du mal avec la concurrence. Oui, il n’aime pas s’entraîner. Mais quand vous jouez tous les trois jours, ce n’est pas essentiel de s’entraîner à haute intensité, ce n’est pas possible. Par contre, quand vous ne jouez pas, vous devez vous entraîner à haute intensité”. Et Carlo d’ajouter avec un certain fatalisme : »Il a joué tous les matchs à Lille, où il était toujours titulaire, puis il signe à Chelsea et y est fantastique, puis il arrive au Real Madrid et se blesse. Il a dû revenir, il a dû entrer en compétition avec les autres. Quand tu ne joues pas, un autre peut jouer. Je crois qu’il a eu des difficultés à se battre pour jouer”. Dans un entretien accordé à France Football, Eden Hazard a plus ou moins confirmé ce constat avec ses mots à lui : « J’ai aimé le Real, ce maillot blanc, il y a un charme que les autres clubs n’ont pas. Mais je ne crois pas que ça me correspondait. Ce n’est pas moi, c’est le club un peu m’as-tu-vu et je ne suis pas comme ça. Même la manière de jouer ne me correspondait pas ». Comme pour Kaka, on voit là une difficulté à s’adapter à une autre culture de club et un autre système de jeu. Puis, il s’est ajouté les blessures comme le regrette Hazard « J’aurais peut-être dû m’entraîner plus. Puis, il y a eu les blessures quand il ne fallait pas (…) Je reviens, je force et lors de la deuxième saison je pète de partout (…). « J’étais triste pour les vrais supporters, déçu pour eux. Quand je suis arrivé, ils étaient plein d’espoir. J’ai un peu le sentiment de les avoir laissé tomber. J’ai envie de leur dire : « Eh, c’est pas de ma faute, mon corps m’a lâché. J’ai essayé, ça n’a pas réussi. Je suis désolé « 

Dans ces deux destins qu’ont connu Kaka et Hasard à Madrid, on retrouve un point commun : celui d’avoir connu sur une longue période le succès dans un autre championnat. Pour Kaka, c’était la série A et pour Hazard la première League. Or, rare sont les exemples dans le football de joueur ayant réussi à connaitre un cycle de succès de plusieurs années dans deux championnats différents. Les exigences du haut niveau sont si élevées que même pour les meilleurs il est difficile de repartir de zéro dans un nouveau club. Vous avez une exception avec Ronaldo qui a été couronné de gloire à la fois en premier League, en Liga et en Série A mais c’est une exception qui en dit long sur l’immense carrière de ce joueur.

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