La coupe du monde 2002 c’est l’édition de cette compétition à oublier par excellence. Elle proposait des horaires décalés, un ballon flottant détesté par tous les gardiens et des matchs sous des pluies diluviennes. C’est aussi celle où l’équipe de France fut éliminée dès le premier tour sans même marquer de but malgré la présence des trois meilleurs buteurs des grands championnats européens. Si cela ne vous suffisait pas pour rayer de votre mémoire cette édition, alors souvenez-vous de l’arbitrage controversé, pour ne pas dire plus, dont bénéficia la Corée du Sud durant ce tournoi. Retour sur un fiasco qui aura considérablement terni la performance des coréens et mettra en doute la probité de la FIFA.
Aux origines du fiasco
L’organisation de la coupe du monde 2002 était convoitée par deux pays rivaux : la Corée du Sud et le Japon. La Fifa décida finalement de faire coup double : pour la première fois la coupe du monde serait organisée en Asie et de surcroît par deux pays chose jamais vue dans l’histoire jusqu’à présent. Le symbole était d’autant plus fort que la Corée du Sud et la Japon partage une histoire conflictuelle depuis la fin de l’occupation brutale de la péninsule par l’armée nippone entre 1910 et 1945. Cette co-organisation représentait donc une opportunité unique de renouer les liens, notamment économiques, entre les deux pays. D’aucuns évoqueront des soupçons de corruption e la part de ces deux pays pour obtenir l’organisation de cette 17e édition de la coupe du monde mais rien de nouveau sous le soleil à ce sujet dirons-nous…En tout cas, une fois obtenue la co-organisation de cette coupe du monde, la Corée du Sud décida de mettre toutes les chances de son côté pour ne pas passer à côté de cet événement historique. Dans cet objectif, elle recruta le sélectionneur Gus Hiddink qui avait le vent en poupe suite à son beau parcours à la tête de la sélection hollandaise qu’il mena jusqu’en demi-finale à la coupe du monde 1998. Le sélectionneur bénéficia de l’aide de la fédération qui organisa un maximum de rencontres internationales afin de faire gagner en expérience à sa sélection dont seulement deux joueurs jouaient en Europe.
Avant même l’arbitrage, des performances trop belles pour être vraies ?
Si les victoires de la Corée du sud furent controversées, l’arbitrage n’en était pas la seule raison. Les performances de l’équipe ne manquaient pas de soulever de soupçons de dopage de la part des adversaires. Un match tout particulièrement illustre cette polémique c’est celui contre la France. Le 26 mai juste avant l’ouverture de la coupe du monde, la Corée du Sud s’affrontèrent à presque un an d’intervalle avec le match de la coupe des confédérations gagné 5-0 par la France en 2001. Il faut croire que la Corée du Sud mis à profit l’année écoulée pour progresser de manière spectaculaire puisqu’il donna du fil à retordre à l’équipe de France. Les bleus sortirent vainqueur sur le fil 3-2 d’un match exténuant duquel sortit blessé Zidane et dont les autres joueurs gardent un souvenir au goût amer. Ainsi, Emmanuel Petit dira dans le Vestiaire sur SFR sport «C’est l’un des matchs les plus durs que j’ai eu à jouer avec l’équipe de France». Willy Sagnol remarqua lui au sujet des coréens que « leurs cuisses ont doublé ». Le plus cinglant sera Franck Leboueuf qui ne mâchera pas se smots en déclarant toujours dans le Vestiaire « Les mecs étaient chargés comme des mulets ! Ils sont allés en demi-finales, faut arrêter ! On ne les a pas vus après, on ne les a pas vus avant…», et l’ancien défenseur de surenchérir « L’année d’avant, on les joue en Coupe des Confédérations, on leur met 5-0 ou 5-1, je te jure ! Tu ne te poses pas de questions ? Attends ! Ça allait à 2 000 à l’heure, ils faisaient 1m60» E. Petit abondera dans son sens «Sur chaque ballon, il y avait trois joueurs. On se disait : « Mais c’est quoi ce délire ? Qu’est-ce que c’est que ça ? »». En l’absence de preuves, le doute bénéficiera à l’accusé et intéressons-nous à présent à la question de l’arbitrage à l’avantage des coréens.
Les décisions arbitrales abracadabrantesques qui ont favorisé la Corée du Sud
– le huitième de finale face à l’Italie : la polémique sur l’arbitrage qui aurait favorisé la Corée du Sud a pris naissance lors du huitième de finale contre l’Italie. Si l’Italie avait bien commencé son match les choses allèrent de mal en pis au fil des décisions arbitrales du dénomé Byron Moreno (dont on reparlera plus tard). Il commença par fermer les yeux sur un coup de coude d’un Coréen sur le visage de Del Piero. Il omit sciemment de donner un carton rouge après une faute flagrante sur Gianluca Zambrotta. Puis, il fit briller son incompétence notoire avec un second carton jaune synonyme d’exclusion infligé à Totti pour une prétendue simulation dans la surface de penalty. Mais cette décision litigieuse n’était que le début car il eut ensuite le hors jeu imaginaire sifflé à l’encontre de Tomasi alors que le joueur italien filait au but de façon tout à fait licite. Les coréens qui avaient égalisé à la 86e minute marquèrent finalement le but en or sur une tête de An ce qui nous le verrons annihilera toute carrière en Italie pour lui.
– le quart de finale face à l’Espagne : suite à cette qualification en prolongation, la Corée du sud affronta l’Espagne et là encore l’arbitrage sembla en sa faveur de façon éhontée. Cela commença par un but refusé de Baraja pour une obscure faute que le joueur espagnol aurait commise. Puis, vint le but de Morientes refusé car la balle aurait dépassé les limites du terrain sur le centre de Joaquin, chose parfaitement fausse au vu des images. Lors du temps réglementaire, l’arbitre siffle la fin du match alors qu’il restait encore quelques secondes et que l’Espagne avait obtenu un dernier corner. L’issue de la rencontre due se décider par les tirs au but et ironie du sort c’est Joaquin qui loupa le sien sachant que le gardien s’était avancé de sa ligne avant son tir sans que l’arbitre ne trouve rien à redire. À chacun d’apprécier les faits mais comment ne pas s’étonner de ces multiples décisions arbitrales à chaque fois en faveur du pays hôte ?
Les suites à ce fiasco de l’arbitrage de la coupe du monde 2002
Pour commencer évoquons le destin du funeste Byron Moreno qui avait arbitré le scandaleux Italie-Corée du Sud. On pourrait vous parler du match en Equateur entre Liga Deportiva Universitaria de Quito et le Bracelona Sporting club dans lequel Byron Morena accorda à la stupeur générale treize minute d’arrêt de jeu, ce qui permis à Quito alors mené 3-2 d’égaliser puis de marquer le but vainqueur. On soupçonnera Byron Moreno d’avoir prolongé de plusieurs minutes le temps réglementaire en faveur de Quito pour assouvir ces ambitions politiques au sein du conseil municipal de cette ville. Il sera suspendu vingt matchs à la suite de cette rencontre. À son retour, il sera de nouveau suspendu pour avoir délivré trois cartons rouges au cours du même match. Si avec tout ça, vous n’avez pas encore conscience du pedigree du mister sachez qu’il a aussi fait dans le trafic de drogue. En effet, Byron Moreno sera arrêté en 2010 à l’aéroport de JFK à New York avec pas moins de dix sachets d’héroïne sur lui pour un total de six kilos. Avec le recul, il est clair que cet individu n’aurait jamais dû arbitrer un match éliminatoire d’une coupe du monde sauf à vouloir fausser le résultat….
L’Italie se consolera elle de cette cruelle élimination en gagnant le titre de champion du monde quatre ans plus tard face à la France aux tirs au but. Ce match restera tout de même comme un traumatisme. Damiano Tommasi déclarera suite au match « J’ai revu les images, nous les avons tous revues : il n’y avait pas hors-jeu, on aurait donc dû être qualifiés. » Di Livio gardera lui en mémoire le souvenir d’un arbitre hautain « Il nous prenait de haut, très snob, alors qu’il était très gentil avec les Coréens. Il n’a jamais voulu nous expliquer aucune de ses décisions. Et à la fin du match, il a même refusé de nous serrer la main. En 2002, ce n’est pas dans le slip qu’il avait ses six kilos d’héroïne, mais plutôt dans le corps ».
Un joueur paya lui cruellement le prix de cette qualification controversée, il s’agit du buteur coréen Ahn Jung-hwan. Le joueur avait la malchance d’évoluer en Série A à ce moment-là de sa carrière et son but qui crucifia l’Italie fit de lui un paria. Le président de son club de Pérouse alla même jusqu’à le licencier à son retour de la coupe du monde en déclarant « Quand il est arrivé , c’était une brebis égarée qui n’avait même pas de quoi se payer un sandwich. Il est devenu riche sans fournir de prestations exceptionnelles. Il me suffirait d’1,6 millions d’euros pour prolonger son contrat. Mais je ne le ferai pas. Vous croyez que je vais garder un joueur qui a ruiné le foot italien ? Son coup de génie, il devait le faire avec nous. » Eder connaîtra toutes proportions gardées le même destin à son retour en ligue 1 après avoir marqué en finale de l’Euro 2016 contre la France sous les couleurs du Portugal. Au sein de l’équipe de la Corée du Sud, un autre joueur aura lui un meilleur parcours suite à la coupe du monde, il s’agit de Park Jin-sung véritable révélation du tournoi et légende en son pays. Le vif milieu de terrain ira faire les beaux jours de Manchester United glanant notamment 4 Premier League.
Pour la Corée du Sud, ce tournoi, en dépit des controverses, aura permis à cette équipe d’entrer dans le concert des nations footballistiques. Suite à cette performance, elle qui finit quatrième du tournoi, la Corée du Sud continua sur sa lancée avec notamment à son actif le fait d’avoir battu l’Allemagne en poule en 2018 ou le Portugal en 2022. une épopée qui aura donc eu le mérite de ne pas rester sans lendemain mais dont les fondations resteront à jamais entachées d’erreurs arbitrales flagrantes.
Et vous qu’avez-vous pensé du parcours de la Corée du Sud en 2022 ? L’arbitrage a-t-il aidé la Corée du Sud pour vous ? Dites nous tout dans les commentaires.
Horrible cette edition 2002. Vive la corruption made in Fifa…