Le but en or de David Trezeguet à l’Euro 2000

Que cela soit par leur esthétique ou leur importance dans un moment crucial d’un match, ces buts sont restés dans les annales du foot à telle enseigne qu’on peut dire à leur sujet qu’ils sont de véritables bijoux. Aujourd’hui, retour sur le but de David Trezeguet en finale de l’euro 2000.

Une des meilleures éditions du championnat d’Europe
La France pour se hisser en finale aura eu à battre ces mêmes portugais au cours d’une demi-finale épique qui ira jusqu’en prolongation et verra Zidane marquer le but en or sur penalty. Après cette victoire mémorable, les français sont en finale face à l’Italie. La Squadra azzura vient de priver la Hollande d’une finale dans son pays en les battant sur le fil, au terme d’un match dominé de la tête et des épaules par la Hollande des Bergkamp, Davids,etc..

Une équipe de France à son apogée
La France est perçue comme favorite au cours d’une compétition où elle aura fait grande impression. L’image de l’équipe ultra défensive véhiculée par France 98 est désormais dépassée. L’équipe de l’euro 200 dispose d’un panel offensif pléthorique avec de la vitesse (Henry, Anelka, Wiltord), de l’expérience (Djorkaeek alias le Snake) et un renard des surfaces avec Trezeguet. L’équipe joue aussi plus haut et ses latéraux ne se privent pas de monter (Lizarazu et Thuram). L’italie elle se présente comme une équipe qui privilégie l’efficacité avant tout et qui se garde bien de prendre des risques. L’Italie est fidèle à son catenacio légendaire et ne s’embarrasse pas de jeu de possession ou d’expected goal. Seule la victoire est belle peu importe la manière.

Un match à sens unique
Pour cette finale, la France de Roger Lemerre se présente dans un 4-4-2 audacieux avec pas moins de 4 joueurs offensifs : Dugarry, Djorkaeff, Henry et Zidane. Au milieu, l’abattage de Vieira et le science du jeu de Deschamps quadrille le terrain tandis que la défense est celle qui n’a jamais perdu un match : Barthez dans les buts, Lizarazu/Thuram pour déborder sur le côté et un axe Blanc/Desailly quasi infranchissable. Du côté de l’Italie, pas encore de G. Buffon dans les cages mais déjà des joueurs qu’on reverra en 2006 comme Cannavaro et Totti. Cette finale qui se déroule le 2 juillet à Rotterdam va rapidement prendre une mauvaise tournure pour les français. C’est en effet le pire des scénarios qui va se concrétiser avec un but de Delvecchio à la 55eme minute. Autant dire que le match va désormais être à sens unique avec une équipe italienne qui va tout faire pour défendre son faible avantage et une équipe de France qui n’aura de cesse de buter sur la défense adverse. Les minutes filent et malgré les coups de butoir l’Italie rompt mais ne cède pas. Les français ne déméritent pas et tentent tout ce qu’ils peuvent pour revenir au score mais en vain. Les italiens ont toujours un contre favorable, une tête pour dégager le danger ou un pied pour contrer une frappe qui allait droit au but. Le match s’approche de la fin les français prenant tous les risques des espaces se font jour dans la défense tricolore. A plusieurs reprises del Piero à l’occasion de tuer le match en un contre un face à Barthez. mais perd son duel. Ces occasions loupées n’entament pas la confiance des italiens qui sur le banc déjà se congratulent. Les embrassades et les félicitations se propagent dans le staff des italiens alors que le destin est loin d’avoir encore choisi son vainqueur. Du côté français, le staff technique lui reste concentré sur le match et Roger Lemerre attend le moment propice pour faire ses changements. Bernard Lama dira plus tard avoir incité son coach à faire les remplacements avant qu’il ne soit trop tard. C’est donc Wiltord qui entre à la place de Dugarry à la 58e puis Trezeguet à la 76e et Djorkaëk qui sort et Pires à la 85e en remplacement de Lizarazu.

Quand les remplaçants font la différence : Wiltord, Pires et Trezeguet le trio gagnant
Très vite, les nouveaux entrants vont se montrer et apporter le danger. Wiltord manque notamment de peu l’égalisation sur cette frappe croisé dans les prolongations. L’action commence par un long dégagement de Barthez dont il expliquera plus tard avoir gagné quelques mètres. Comme il l’explique « il cherche une tête ». Son dégagement n’est donc pas le fruit du hasard loin de là mais d’une vraie réflexion pour maximiser les chances de son équipe. Sa relance trouve la tête de David Trezeguet qui arrive sur la poitrine de Sylvain Wiltord. La persévérance venant à bout de tout, le futur attaquant des gunners fini par trouver la faille d’une frappe croisée dans la surface qui ne laissera pas le temps à Toldo de se coucher. Voilà les bleus revenus au score et l’Italie qui prend un coup de massue derrière la tête.

Le bijou de David Trezeguet : une demi volée du gauche en pleine lucarne
On pressent alors que l’Italie ne s’en remettra pas et c’est donc peu après que le bijou de David Trezeguet va surgir. Les joueurs italiens ne défendent plus avec la même conviction, leur attitude corporelle et leur regard laissent transparaître le doute qui les envahi. Les français eux sont ragaillardis et c’est sur le côté gauche que va naître l’action qui changera la destinée de l’équipe de France. Zidane cède le ballon à Pires qui se trouve à celui qui sera quelques années plus tard ballon d’or, autrement dit Cannavaro, il fait mine de partir à droite pour aller à gauche accélère et délivre un centre en retrait pour David Trezeguet. Le geste que va accomplir l’attaquant français pour loger le ballon en pleine lucarne tient de la perfection. Il lui faut d’abord arrêter sa course puis pivoter vers la gauche maintenir son équilibre pour aller frapper la balle du pied gauche de toutes ses forces. Toldo est fusillé et c’est toute l’Italie qui voit son rêve s’effondrer. 2-1 : but en or, Trezeguet peut enlever son maillot et courir vers le poteau de corner. Tout le banc français courre vers son héros. Ce but est grandiose à tous les points de vue : technique car la reprise est compliquée à réaliser, mental car il faut de l’audace pour tenter ce geste en ayant eu peu de temps de jeu durant le tournoi et enfin tactique car il faut avoir le sens du placement pour anticiper le centre en retrait.

Le but en or à la fois si beau pour le vainqueur et si cruel pour le perdant
On pourra trouver cruel le but en or mais quelle autre issue procure autant d’émotion dans la défaite comme dans la victoire ? Il faut dire aussi que pour le supporter français, le but en or a une saveur particulière. En effet, outre l’épilogue heureux de l’Euro 2000, cette règle avait permis aux bleus de se sortir du piège du Paraguay en huitième de finale de la coupe du monde 1998. Quoiqu’il en soit après l’égalisation de Wiltord tous les acteurs du terrain diront que les italiens étaient effondrés et même sans le but en or il y a fort à parier que les bleus seraient sortis vainqueur du match. Après avoir mis la France sur le toit de l’Europe, les héros de la finale poursuivirent leurs carrières respectives à l’étranger en surfant sur la confiance gagnée durant cette compétition.

L’après Euro 2000 pour les héros de la finale 
Auréolé du titre de champion d’Europe, Trezeguet parti à la Juventus Turin et retrouva certains de ses adversaires de la finale. Il se fit rapidement une place de titulaire dans l’effectif poussant Inzaghi à partir vers le Milan AC. Après 10 saisons, Trezeguet quitta la Juventus en étant meilleur buteur étranger du club (120 buts) dépassant même Platini. La série A, qu’il remporta par deux fois, était le championnat parfait pour lui. On regrettera juste qu’en équipe de France il ne connu pas le même succès. Si il fut toujours retenu pour les grandes compétitions, il ne gagna jamais véritablement sa place de titulaire. Ironie du sort, il fut le héros malheureux des bleus en 2006 en loupant son penalty face à cette équipe d’Italie qu’il avait pourtant crucifié de sa magnifique demi volée en 2000. Pires et Wiltord firent les beaux jours d’Arsenal et participèrent activement à l’ère la plus prospère d’Arsenal avec notamment la saison du titre sans être battus une seule fois. L’esprit des Invicibles étant peut-être né ce soir du 2 juillet 2000…

Et vous pour ou contre le but en or ? Le but en or de Trezeguet est-il le plus beau but du tournoi d’après-vous ?Dites-nous tout dans les commentaires.

 

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