Ginola voilà un joueur dont on a tendance à oublier le talent en raison de polémique telles que sa non sélection pour le mondial 98 ou son centre manqué lors du France Bulgarie de 1993. Il serait pourtant regrettable d’oublier le virevoltant attaquant qu’il était et le panache qu’il mettait dans ses amortis poitrine. Son passage à Paris est resté dans les annales et le Parc des princes n’a jamais aussi bien porté son nom qu’avec un joueur tel que lui sur sa pelouse. Malheureusement, la deuxième partie de carrière d’ »El Magnifico » n’a pas été tout à fait à la hauteur de son talent. La cause de cette désillusion tient très probablement à un transfert manqué vers Barcelone. Il faut se rappeler le contexte de l’époque : au milieu des années 90 le PSG fait sensation dans les coupes d’Europe avec notamment des victoires de prestige face à Barcelone et le Real Madrid. Les prestations du joueur formé à Brest tape dans l’œil de Johan Cruyff, à l’époque coach du FC Barcelone.
La suite a été racontée par Ginola lui-même « Il m’avait demandé de venir jouer un tournoi de golf à Tarragone pour sa fondation. À la fin, on était allés chez lui en catimini. On avait eu une longue discussion. C’était magique : je m’imaginais déjà au Barça sous les ordres de mon idole de jeunesse, le joueur à qui j’ai toujours voulu ressembler. Mais ça, je ne le lui ai pas dit. Lui m’a dit : “Tu fais partie des meilleurs joueurs du monde et tu as encore des belles perspectives de progression. Pour moi, tu es la priorité du Barça pour la saison prochaine.” » Pourquoi le transfert ne s’est-il pas fait dans ce cas-là ? « C’était qu’on était avant l’arrêt Bosman et le quota de trois joueurs étrangers était déjà dépassé., explique Ginola. Il fallait attendre de faire partir Stoichkov et Hagi et le PSG s’impatientait de ma réponse. Michel Denisot m’appelait et me demandait ce que je faisais, c’était embêtant. Tout était réglé ou presque mais Cruyff n’a jamais réussi à transférer ces deux joueurs. Mon transfert ne s’est pas fait et ça a été difficile à digérer. »
Le transfert ne se fera donc pas au grand dam de Ginola qui voit son rêve à portée de main lui filer entre les mains. A défaut d’un départ vers la catalone, Ginola quittera Paris pour un départ outre-Manche où il brillera sous les couleurs de Newcastle et Tottemham. Il aura même une nouvelle opportunité de signer dans le club catalan mais une nouvelle fois sans succès. « À la fin de ma première saison à Newcastle, je suis chez moi dans le Sud, en vacances, quand je reçois un coup de fil de Bobby Robson [qui a succédé à Cruyff au Barça] : “Salut David, on va faire une proposition pour t’acheter.” Puis Kevin Keegan [l’entraîneur des Magpies] m’appelle : “David, je vais être clair : si je te laisse partir, je me fais lyncher. Le départ d’Andy Cole à Manchester United la saison dernière a été très mal pris par nos supporters. Hors de question que tu partes!” Moi, je voulais y aller et Barcelone a insisté. Leur offre est montée jusqu’à 75 millions de francs [11,5 millions d’euros]. » Cela n’empêchera pas Ginola d’être élu meilleur joueur de l’année en 1999 par ses pairs. Ironie du sort cela sera juste un an après avoir vu l’équipe de France gagner la coupe du monde sans lui. Le fait de jouer à Barcelone aurait-il pu l’aider à renouer avec l’équipe de France et gagner le mondial 98 ? Rien n’est moins sûr, mais pour la beauté du football, un Ginola ailier à Barcelone et entraîné par Johan Cruyff ou Bobby Robson avouez que cela aurait pu être grandiose.
Et vous auriez-vous aimé voir Ginola sous le maillot blaugrana ? Pensez-vous que la carrière en bleu de Ginola aurait pu prendre une autre tournure grâce à un transfert à Barcelone ?