Rares sont les commentaires de foot qui sont restés dans les annales comme ceux de Thierry Gilardi lors de la finale de la coupe du monde 2006 entre la France et l’Italie. Nous sommes en prolongation quand soudain on aperçoit le défenseur italien Marco Materazzi cloué au sol à se tordre de douleur. Sur le terrain l’incompréhension règne et les joueurs italiens se précipitent à toutes jambes vers l’arbitre. Les téléspectateurs sont dans l’expectative puis les images du coup de tête du numéro dix français sont diffusées à l’écran. Si nombre de français sont estomaqués par ce qu’ils voient Thierry Gilardi aura lui cette tirade à jamais gravée dans la mémoire collective «Oh Zinédine, oh Zinédine, pas ça pas ça, pas ça Zinédine ! Oh non pas ça, pas aujourd’hui, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait !». Ce geste de Zidane en pleine finale de coupe du monde pour ce qui est de son dernier match ne pouvait pas être commentée de meilleure façon. Il exprime tout à la fois la reconnaissance envers un joueur qui a hissé son équipe en finale et tout autant la déception de le voir exclure du terrain à ce moment-là de la partie. Par cette tirade, Thierry Gilardi vient mettre des mots sur les sentiments qui culminent dans les cœurs meurtris des supporters français.
Lors de cette coupe du monde, Thierry Gilardi se sera également illustré dans un autre registre sur le but de Franck Ribéry contre l’Espagne son « vas-y mon petit » lors du face à face du milieu offensif avec le gardien de but Iker Casillas a su faire frissonner de bonheur des millions de téléspectateurs jusqu’à l’explosion finale lors du but. Ce « vas-y mon petit » est l’équivalent du « allez mon petit bonhomme » d’un autre Thierry, Roland cette fois-ci, lors de la course d’élan de Luis Fernandez à la coupe du monde 1986 qui ira marquer le penalty vainqueur face au Brésil. On se souvient aussi de son la lumière est venue de Laurent Blanc » lorsque le défenseur tricolore marqua le but en or du huitième de finale de coupe du monde 1998 face au Paraguay.
On aurait aimé profiter plus longtemps de celui sera malheureusement emporté par une crise cardiaque à l’âge de 49 ans. Face à cette tragique disparition, on aurait été tenté de lui dire à notre tour « pas toi, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait ». Et c’est non sans rage qu’on mettrait un carton rouge à ce cruel destin pour nous avoir empêché de profiter plus longtemps du meilleur commentateur de foot de l’histoire.