Arsène Wenger est sans doute un des techniciens français les plus connus de l’histoire du foot notamment grâce à son succès outre-Manche à Arsenal. Si l’entraîneur alsacien n’a jamais été sélectionneur de l’équipe de France, il a tout de même commenté de façon éphémère les matchs des bleus sur TF1 pour ce qu’il faut bien le dire n’a pas été une franche réussite. Retour sur cette erreur de casting pourtant prévisible.
Arsène Wenger intègre TF1 de 2004 à 2014 avec à cette période Christian Jean-Pierre et Bixente Lizarazu aux commentaires. L’arrivée de cette nouvelle recrue doit apporter un regard technique et tactique de tout premier ordre par celui qui est alors au sommet de sa carrière. Il a pour lui de connaître les principaux joueurs de l’équipe de France et tout particulièrement Thierry Henry qui est le fer de lance des Gunners. TF1 quant à elle est fière d’accueillir dans ses rangs ce technicien adulé par les profanes autant que les puristes. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour faire d’Arsène Wenger aux commentaires des matchs un succès. Le bilan ne fut pourtant pas à la hauteur des espérances alors essayons de comprendre pourquoi les choses ne se passèrent-elles pas comme prévu ?
Arsène Wenger : une personnalité trop loquace pour les commentaires en direct ?
Etre au commentaire d’un match de football demande de la spontanéité et une capacité à transmettre l’émotion présente au bord du terrain. Il faut exprimer en peu de mots une joie ou une stupéfaction et cela en complémentarité avec la personne avec qui vous êtes en duo. Or, Arsène Wenger a bien des qualités mais il n’a jamais été réputé pour sa chaleur humaine ou sa répartie. Au contraire, c’est l’inverse chez Arsène Wenger qui est plutôt décrit comme une personne froide aux premiers abords et peu enclin aux débordements de joie communicatifs. A défaut de nous faire bondir de notre canapé à la moindre occasion de buts, on attendait d’Arsène Wenger des commentaires un peu moins lapidaires que de simples acquiescements du type « oui… » ou autre. Malheureusement, c’est bien là que le bat blesse, Arsène Wenger tout le temps qu’il était au commentaire pris au final peu la parole ou de façon sporadique. Vous pourriez me rétorquer qu’à défaut d’avoir la quantité nous avons eu avec Arsène Wenger la qualité des analyses. Que nenni, les remarques du technicien ne se démarquait pas par une profondeur hors pair et étaient somme toutes assez banales.
Le soupçon de l’impartialité : du favoritisme pour les joueurs d’Arsenal ?
Si les prises de parole d’Arsène Wenger étaient faméliques durant le direct, ce qui lui fut également reproché c’était ses partis pris jugé partial envers ses joueurs d’Arsenal. A une période, Olivier Giroud, Laurent Koscielny et Bacary Sagna étaient titulaires en équipe de France et le technicien avait tendance à être élogieux à leurs égards et plus sévère avec leurs concurrents directs pour une place de titulaire.
Comment eut-il fallu intégrer Arsène Wenger à l’antenne ?
Il en va des transferts dans le monde journalistique comme dans celui du football. Lorsqu’un joueur ne réussit pas on peut considérer de façon expéditive qu’il est mauvais ou chercher à comprendre les raisons de son échec. Pour Arèsne Wenger, il est possible d’admettre une analyse considérant qu’il n’était pas fait pour ce poste. Ceci-dit, il est aussi envisageable de se dire qu’avec un meilleur dispositif il eut été meilleur. Par exemple, peut-être aurait-il dû être plus sollicité et poussé dans ses retranchements par les autres commentateurs ? Peut-être qu’il eut mieux valu mettre Arsène Wenger au débrief du match ou aux interviews de joueurs ? Le fait est que personne n’ira remettre en cause les compétences techniques d’Arsène Wenger, il faut juste dire que le mettre aux commentaires de match n’était clairement pas ce qui lui correspond le mieux.
Le cas Arsène Wenger : l’illustration parfaite que le nom ne fait pas tout pour un consultant
Le cas Arsène Wenger est loin d’être isolé et il serait aisé de recenser tous les grands noms du foot qui ont tenté l’expérience médiatique, à la télé ou à la radio, avec plus ou moins de succès. On pourrait citer le cas Anelka à RMC chez « Rothen s’enflamme » dont le passage a vite été oublié, les interviews mitigées de Jean-Pierre Papin en bord de terrain lors des matchs de l’équipe de France, le cas Robert Pires sur M6 assez semblable à celui d’Arsène Wenger et même les difficultés de Zidane lors de ses interventions sur Canal + jusqu’à ce qu’il fasse les interviews avec Dugarry qui lui convenait bien mieux. Les télévisions et radios cherchent souvent un nom susceptible d’attirer les spectateurs et les anciens joueurs eux-mêmes peuvent être tentés par l’univers médiatique faute d’un autre projet de reconversion. Cependant, tout le monde n’est pas fait pour ce métier chez les anciens footballeurs ou coachs. Le cas Wenger montre aussi qu’il est délicat d’être en même temps coach et commentateur télé. Les deux positionnements ne sont pas compatibles car on ne peut pas être à la fois un acteur du jeu en étant sur un banc puis devenir commentateur le temps des matchs des sélections nationales.
Et vous quels sont vos commentateurs préférés ? Qu’avez-vous pensé des prestations de Wenger au micro de TF1 ?