L’équipe de France 98 restera à jamais comme la première à avoir décroché la coupe du monde de football. Elle fait partie de la légende du sport français et garde une place particulière dans le cœur de tous les supporters. Son image d’un groupe uni et solidaire est restée intacte malgré quelques anicroches au cours du temps entre certains de ses membres. On pense ici aux escarmouches entre Deschamps et Dugarry suite au propose de ce dernier ou encore au procès en racisme fait par Lilian Thuram à l’encontre de Laurent Blanc.
Le fait est que si cette équipe a gagné c’est aussi parce qu’elle a su exprimer ses désaccords et désamorcer les conflits naissants au sein du groupe. Le meilleur exemple en est celui entre Deschamps et Zidane en pleine coupe du monde 98 suite à l’expulsion du meneur de jeu face à l’Arabie Saoudite.
Si tout le monde se souvient de la sortie du numéro 10 sans un regard de la part de son sélectionneur Aimé Jacquet, on a parfois oublié les mots durs du capitaine de l’équipe de France envers son meneur de jeu.
Deschamps en réponse à un journaliste lui demandant son avis sur le geste de Zidane déclara « Zinédine, c’est impardonnable. On sait que c’est un joueur impulsif mais bon, il va nous condamner sur deux ou trois matches. Je pense qu’il va les prendre. Sachant l’importance qu’a Zidane dans notre jeu, c’est vrai que c’est un atout important que l’on perd. »
Ici, le but n’est pas de prendre parti envers Deschamps ou Zidane mais juste de voir comment une déclaration qui aurait pu semer la zizanie a su être géré en interne pour ne pas nuire à la cohésion d’équipe. Les deux protagonistes que sont Zidane et Deschamps ont par la suite évoqué cette affaire avec chacun leur mots à eux. Deschamps déclara avec regrets « Je m’en suis voulu. Mais j’ai fait des erreurs moi aussi. Pourtant, j’ai toujours eu l’habitude d’être sous total contrôle, mais là, ça m’a tellement énervé de le voir faire ça. Et qu’on n’allait pas l’avoir pour la suite. Vu la faute, ça pouvait être assez grave. Je me rappelle avoir eu ses propos que je regrette et qui étaient déplacés. A peine arrivé à Clairefontaine au retour, il avait été mis au courant. Je l’ai calmé tout de suite, je lui ai dit « zizou excuse moi, j’ai fait une connerie, j’en fais moi aussi. Je n’aurais pas dû ». Zidane quant à lui fit amende honorable « C’était mon mauvais côté, personne n’est parfait. Je ne l’étais pas, a reconnu Zinédine Zidane dans 98 – Secrets d’une victoire, dimanche sur TF1. Je ne suis pas fier de ce que j’ai pu faire de temps en temps sur un terrain. Et ce geste là, quand j’écrase le joueur, je n’en suis pas fier. » Et c’est bien là la force d’une équipe que de pouvoir échanger en face à face et non par presse interposé. Il y a dans la victoire de 98 cette capacité à avoir géré des conflits latents on pense notamment à la rivalité entre Lama et Barthez.
Comme chacun sait Zidane écopera de deux matchs de suspensions et parviendra à faire gagner la France par ses buts de la tête en finale.